Et la vibration fut…

Au premier chant vibrant, comme un miracle jaillit du Silence, l’univers apparut, nu comme la Vérité qui l’avait fait naitre. Un collier de galaxies décorait son poitrail infini.

 

Le chant s’intensifia, le mystère créateur prit l’apparence d’une Déesse qui enveloppa les mondes de sa robe de lumière. Ainsi rien n’était caché dans la matière, seule la Conscience demeurait invisible. Pour la voir, disaient les Anciens, il fallait fermer les yeux et chanter son Nom…

 

 

Le Yoga de la Voix : une voie de chant sacrée à découvrir

Le Yoga de la Voix, ou « gita marg », est la voie de la Réalisation par le chant, les mantras et le sanskrit. Il se fonde sur la science des rāgas de l’Inde (musique Gandharva) et la tradition vivante du Vedanta pour les textes. Sa pratique est simple, sans besoin de rituel.

 

Notre école perpétue la lignée du Dhrupad, le chant classique et dévotionnel le plus ancien d’Inde.

 

Une musique transcendantale

 

Cette voie de l’offrande lyrique s’appuie sur le bourdon continu du tanpura, un instrument magique qui émet la note fondamentale appelée « Sa », ainsi que ses harmoniques. Ce repère sonore constant guide les pratiquants, leur permettant de naviguer avec précision à travers les différentes fréquences d’un mode musical et de garder chaque note parfaitement juste.

 

Le « Sa » de la musique classique indienne n’est pas une vibration ordinaire. C’est la première des 22 notes répertoriées, la note fondamentale qui contient toutes les autres et leur donne vie. Ce « Sa » symbolise aussi le Silence, l’immobile en nous, l’arbre profondément enraciné dans la connaissance, d’où la musique prend son envol.

 

La microtonalité, qui relie les notes entre elles avec du son, est essentielle et unique à cette musique. Son étendue vibratoire la distingue clairement des autres traditions musicales, et lui donne un pouvoir particulier, faisant d’elle une musique transcendantale. Ce sont les Rishis, les antiques Gardiens de la Connaissance, qui ont révélé l’harmonie divine en Inde. Aujourd’hui encore on peut entendre leur voix à l’écoute du Samaveda.

 

Le Sama Véda (une partie des Veda) contient la connaissance des lois naturelles du monde manifesté. Transmis séquentiellement sous forme de sons, de génération en génération depuis l’aube des temps, et d’une formulation mélodique complexe, le Sama Veda est honoré comme la matrice sacrée de la musique Gandharva. Cette musique a évolué au fil des siècles sans jamais perdre de sa profondeur. Celui qui ose plonger fera un beau voyage.

« Si l’on pouvait entendre les changements de fréquences lorsque les premiers rayons de l’aube apparaissent, pendant les heures dynamiques de midi ou durant le profond calme de la nuit, on entendrait alors les fréquences de la musique Gandharva Veda. Ces mélodies sublimes neutralisent le stress et les tendances négatives dans l’environnement. Elles renouvellent nos rythmes biologiques, en accordant notre physiologie avec les cycles quotidiens de la nature. » Maharishi Mahesh Yogi

 

Yoga de la Voix, un chant énergétique et transformateur

Les rāga (mélodies) du matin dynamisent. Ceux de la fin de matinée apportent de la joie. Ceux de l’après-midi développent la créativité. Ceux du soir relaxent et apaisent.

Avec sa richesse mélodique infinie, cette musique aux dimensions énergétique, spirituelle et transformatrice est une alliée précieuse sur le chemin de l’évolution.

 

En pratique

Il suffit de se laisser guider par les enseignants dans un échange simple, sous forme de questions-réponses, pour ressentir les bienfaits de ce Yoga. Nul besoin de maîtriser la musique dès le départ : en chantant avec une ouverture et une intention sincère, on bénéficie déjà de ses effets bienfaisants qui nous accordent naturellement à la source de l’Harmonie, le Divin, l’Essence.

 

Les effets du Yoga de la Voix 

Méditation sonore en compagnie des rāga. 

L’expérimentation vocale des différents modes musicaux classiques de l’Inde (les rāga), pacifie le mental sans effort. Suite à la purification  progressive du système nerveux, une méditation profonde dans un silence vibrant s’établit naturellement. Méditer sans chercher à le faire, disparaitre en douceur dans la présence subtile, retrouver la Conscience, et demeurer en équilibre sur le fil du temps suspendu.

 

Transcender c’est sortir des fluctuations constantes du mental ordinaire, c’est devenir témoin de la scène où se joue le Mystère. C’est vivre l’immobilité, là où le personnage oublie son scénario. C’est aussi découvrir que la quiétude éprouvée lors de la transcendance est un état naturel, inhérent à l’être fondamental, tel le Sa, lumineux au cœur du rāga du Silence que nous incarnons ici.

 

Pourquoi choisir un étalonnage du La à 432 Hertz.

Par convention, le La standard est accordé à 440 Hz, ce qu’on appelle le La 440. Cela correspond à la note La de la 4e octave d’un piano. Toutes les autres notes sont ensuite calculées à partir de ce La. En l’accordant à 432 Hz, on baisse sa fréquence de 8 Hz : il vibre alors 432 fois par seconde au lieu de 440.

Des études sérieuses ont montré que les auditeurs d’un même morceau de musique préfèrent en majorité la musique accordée en 432 Hz, jugée plus douce et apaisante, contrairement à celle en 440 Hz, perçue comme plus agressive. Une différence de 8 Hz suffit donc à modifier le ressenti (Tout cela reste quand même subjectif).

Notons que Le 432 Hz n’est pas mentionné dans les traités de musique indienne, où tous les sons sont considérés comme sacrés. Dans la musique Gandharva, l’effet sur l’équilibre mental et physique provient de ses principes : une harmonie centrée sur la note Sa et l’utilisation de micro-intervalles. Nous employons ce diapason dans le Yoga de la Voix car il convient mieux à notre pratique.

 

Dans la tradition spirituelle indienne, les mathématiques jouent un rôle clé. La musique sacrée, avec ses 22 shrutis (« notes »), suit une logique précise qu’on peut relier aux chiffres du tableau périodique des éléments. Elle est bien plus qu’un art : c’est une codification du principe créateur, un flux d’intelligence vibrante qui traverse tous les plans de l’existence. Les rāgas agissent comme de véritables formules magiques.

 

432 : le code secret de la musique et de la spiritualité de l’Inde

Concernant le rapport du nombre 432 avec la spiritualité de l’Inde, on peut dire ceci :

432 est un multiple de 108, qui est cycle idéal pour des pratiques énergétiques. En effet, le 1 correspond à l’Unité, le zéro à l’infini et le huit désigne l’énergie créatrice. 

108 c’est le numéro d’appel du Samu indien en cas d’urgence.

108 c’est la totalité des sons articulés en sanskrit et des notes (divisées au maximum) sur une octave.

La somme de la durée des 4 cycles (yuga) d’une création avant la dissolution selon la cosmogonie indienne est de : 4 320 000, quatre millions trois cent vingt mille années. Pas de panique si vous êtes encore en mode test, une nouvelle création surgira après la dissolution, pétillante et prête à vous surprendre !

 

 

Pratiquer l’harmonie engendre l’harmonie

Il nous reste encore de beaux moments à partager avant les grandes vacances universelles… Si le cœur vous en dit, c’est avec joie que nous vous accueillerons pour partager avec vous la magie vibratoire Gandharva, une aventure intérieure, sonore, rare et précieuse. 

Cultiver l’harmonie, c’est créer de l’harmonie. Rencontrer la beauté sans forme qui palpite dans le cœur flamboyant de cette musique sacrée est une vraie bénédiction.

© Artothem  Ces textes originaux sont issus de nos recherches et de notre travail. Merci de les respecter et de ne pas les réutiliser.

Cet article rédigé par Adam S. Caleljon et Nathalie Nichanian a été initialement publié sur le site de Méditation France en juillet 2025